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PROJET MARGES - UCM/IRD

Publié le: 21/03/2024

MADAGASCAR LE CELIBAT TARDIF, L’ABSENCE D’ENFANT ET LA MONOPARENTALITE

De 2020 à mars 2024 un consortium piloté par le LPED (Laboratoire pour la Population l’Environnement et le Développement) et impliquant des institutions de Madagascar (Université Catholique de Madagascar), du Burkina Faso (Institut Supérieur des Sciences de la Population et Institut National des Sciences Sociales) et du Togo (Université de Lomé et l’ONG WILDAF : Women in-law and Development in Africa) a mis en œuvre un projet de recherche : « Des marges aux normes regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique ». Ce projet pluridisciplinaire (associant socio-anthropologues et démographes) a pour objectif d’étudier les situations familiales à la marge pour mieux comprendre le changement social. Il se concentre sur les capitales des trois pays concernés par le projet : Antananarivo, Ouagadougou et Lomé.

Le projet MARGES étudie les situations familiales liées en particulier au mariage, à la fécondité et aux configurations résidentielles qui sortent des modèles dominants qui prévalent dans les villes étudiées.  Partant de l’analyse des données existantes, trois thématiques spécifiques ont émergé sur lesquelles les recherches se sont concentrées : la monoparentalité, le célibat tardif, et l’absence d’enfant. Dans les trois pays concernés, ces situations ne correspondent pas aux attentes sociales ni aux normes de genre en vigueur et sont souvent déconsidérées par la société.

 

 

Les résultats concernant la capitale Antananarivo ont été présentés lors d’un atelier de restitution qui s’est tenu le 21 février à l’Université Catholique de Madagascar.

A Madagascar, la famille peut être comprise dans un sens plus large (famille étendue) « mpihavana » ou dans un sens plus restreint (famille nucléaire) « ankohonana » et/ou « fianakaviana »[1]. Comme dans la plupart des pays, elle fait l’objet de transformations sociales importantes en rapport avec les évolutions sociales, politiques et économiques.

Dans la société malgache, le mariage et la procréation restent des événements très valorisés socialement et les personnes qui vivent en dehors du modèle de famille conjugale avec enfants sont mal perçues. Les résultats des recherches sur Antananarivo montrent, dans la dernière décennie, un recul de l’âge au premier mariage et une augmentation concomitante du célibat tardif, ainsi qu’une part importante de femmes en situation de monoparentalité, c’est-à-dire vivant seules avec un ou plusieurs enfants.

 

 

 

 

 

Être toujours célibataire et sans enfant après trente ans 

Le célibat tardif, lié au recul de l’âge au mariage, est observé partout à Madagascar. C’est cependant dans les villes et parmi les femmes scolarisées et de niveau économique élevé que l’on se marie le plus tard. L’âge au mariage des femmes est aujourd’hui de 21 ans en moyenne dans les villes, contre 19 ans dans les campagnes. Par comparaison, le mariage est plus tardif à Madagascar qu’au Burkina Faso ou au Togo où les évolutions sont plus récentes et concernent surtout les villes. Selon l’Enquête Démographique et de Santé de 2021, On compte à Antananarivo, parmi les femmes âgées de 30 à 49 ans, 5% de célibataires, contre 7% dans les autres villes et 4% dans les campagnes.

 

[1] Dubois, 2002.

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