Découvrez la démarche du Pacte Éducatif de l'UCM, axée sur la naissance d'individus dotés de sagesse. La communauté universitaire, unie dans la diversité, se voit comme un village de l'éducation, où chacun donne et reçoit. En embrassant la richesse de la différence, l'UCM aspire à construire des sociétés justes, pacifiques et inclusives, tout en restant fidèle à sa mission : être le phare lumineux de l'Afrique.
Dans son message du 12 septembre 2019, le Pape François nous invite à « reconstruire le pacte éducatif mondial » pour « faire mûrir une nouvelle solidarité universelle et une société plus accueillante ». Nourris par sa récente visite à Madagascar, et appelés à « favoriser les conditions d’un développement digne et juste, impliquant tous les acteurs de la société1 », nous sommes pleinement convaincus et motivés à réaliser le rêve, les valeurs, les caractéristiques spécifiques d’un Établissement supérieur catholique selon la Constitution Apostolique Veritatis Gaudium : former de bons citoyens et chrétiens assimilant et s’appropriant les grandes valeurs humaines, chrétiennes, universelles et malagasy.
1. Le Fondement du Pacte éducatif
1.1 Marcher à la suite du Christ
Nous confessons qu’il n’y a pas plusieurs référents, il n’y en a qu’un seul : le Christ, et donc ses enseignements (l’Évangile). Il n’y a pas plusieurs chemins, il n’y en a qu’un seul : le Christ (Jn 14, 6). Il n’y a pas plusieurs maîtres, il n’y en a qu’un seul : le Christ (Mt 23, 8). Il n’est pas seulement Maître de la Parole, mais Il est le Logos, la Parole elle-même, la Parole de Dieu et son Interprète par excellence (St Jean). Par conséquent, chaque ucm-ien est son disciple à commencer par le recteur, un de vos ainés, mais aussi tous les membres des différents conseils, du corps professoral, du personnel administratif et technique, tous les étudiants ainsi que leurs familles respectives. De ce fait, nous sommes tous ses disciples, affiliés et rassemblés autour de Lui, et nous nous référons ainsi aux valeurs fondamentales qu’Il nous enseigne.
1.2 « Opter pour la vie digne et pleine »
Pour bâtir « l’humanisme intégral, solidaire et écologique », nous considérons la plénitude totale de la vie de chacun et de chacune, et cela se fait dans et par notre foi et notre engagement total, en nous appropriant toutes les conditions y afférentes. La plénitude de la vie signifie que la personne humaine est sacrée, valeur des valeurs du fait qu’elle est un sujet et jamais un objet, une fin et jamais un moyen. En effet, de par sa nature, elle a une multiple dimension, biologique ou corporelle, spirituelle et psychologique (intégral) ; c’est un être relationnel et moral, un être pour autrui (solidaire) ; de par sa liberté, ses capacités et potentialités, et « créé à l’image de Dieu et à sa ressemblance », l’être humain est intendant et responsable de la nature (écologique).
2. La démarche du Pacte éducatif
2.1 Faire naître des hommes nouveaux dotés de sapientia
Nous transformons notre vision, notre rêve en réalité, en des expériences vécues, lorsque nous nous engageons à réaliser notre mission, lorsque nos intentions visent à améliorer et développer les différentes dimensions de chaque être humain, sa relation avec Dieu, avec autrui, avec la nature et avec soi-même. Telle est la « tétraédrité » (LS). Ainsi, l’UCM est pour nous ce lieu de naissance, de renaissance pour devenir « un homme nouveau » (Paul). Notre formation ne se réduit plus à la seule étude théorique et cérébrale d’une science (théologie, droit, économie, gestion, philosophie, psychologie…) en vue d’une future réussite professionnelle. On apprend à l’UCM à être disciple du Christ. On suit le Maître, on l’imite et on reçoit de Lui non seulement le savoir relatif à une branche scientifique, mais encore et surtout la «sapientia », traduite par « fananam-panahy an-dalàna » en malgache ou « sagesse » en français. Il faut Lui demander chaque jour « l’Esprit de sagesse » (cf. Sg 9 ; Lc 11, 13b). La sapientia englobe la compétence, le discernement et la prudence (phronesis) qui permettent de grandir intellectuellement (épistemè), de forger le libre arbitre (liberté engagée), d’acquérir le savoir-vivre/savoir-être/savoir-devenir, de se réaliser (praxis), en vue du développement intégral de l’individu et de la société (ethos). En somme, un ucm-ien parvenu à la fin de son parcours académique aura non seulement une qualification académique mais sera aussi « un homme nouveau » doté de « sapientia ».
2.2 Cultiver la communion et l’unité : l’UCM, notre village
Nous considérons l’UCM comme une grande famille, notre famille. Nous sommes complémentaires, nous nous respectons et nous nous aimons les uns les autres, comme l’Évangile nous y invite. Le Pape François nous appelle à « construire un village de l’éducation, où on partage, dans la diversité, l’engagement à créer un réseau de relations humaines et ouvertes ». Notre communauté universitaire est riche de sa diversité – en termes de religions, confessions, provinces d’origine, nationalités, état de vie (laïc, religieux et prêtres). Le présent Pacte Éducatif est une alliance qui ne cherche ni à lisser ni à minimiser ou uniformiser les différences et les diversités, mais à les partager, en invitant chacun à donner et recevoir, en vue « d’une humanité plus fraternelle» et pour « construire des sociétés justes, pacifiques et inclusives ». En reconnaissant de manière explicite la richesse de la différence, de la diversité et de l’altérité, chacun dans sa singularité pourra se sentir pleinement accueilli et légitime à participer au projet commun. Considérant cela, personne ne vient à l’UCM seulement pour recevoir : non ! C’était la pédagogie ancienne et obsolète qui ne nous permettait pas d’améliorer notre lien social et notre vivre-ensemble. Un ucm-ien « reçoit » et « donne ». C’est la loi de l’échange, de la solidarité, du partage, de la participation et du « fihavanana ». C’est la loi « du don et contre-don » (M. Mauss). D’un côté, chaque étudiant a à recevoir et à donner en partageant ses expériences et ses talents. On l’aide ainsi à les découvrir et les développer par le biais de la maïeutique socratique, de la culture de l’unité et de « la civilisation de l’amour » (Pape Paul VI ; St Pape Jean Paul II). De l’autre côté, tous les enseignants et le corps professoral, en tant que disciples du seul Maître, ne viennent pas non plus seulement pour enseigner leurs matières respectives : non ! Ils viennent pour donner et partager leurs savoirs, leurs connaissances, les valeurs humaines et chrétiennes, et recevoir également les richesses académiques, morales et spirituelles ainsi que les talents des étudiants et celles de toute la famille ucm- ienne, afin de les fructifier dans la quête de notre objectif principal : « être phare de l’Afrique ». Ainsi, leurs contributions à la formation intégrale, civique et religieuse des étudiants sont irremplaçables et dotées d’une importance particulière pour la promotion de « l’humanisme intégral, solidaire et écologique ».
3. Les clés de la réussite du Pacte éducatif
3.1 Dépasser la séparation des savoirs et valeurs
Pour mettre en œuvre le Pacte Éducatif et cultiver le sens du « vivre avec autrui », nous sommes tous invités à dépasser la séparation des savoirs et des valeurs, sans négliger évidemment ni leur distinction ni leur différence. Ces deux concepts principaux de notre vivre-ensemble se trouvent dans la même « sapientia » ou « fananam-panahy an-dalàna ». Pour acquérir cette « sapientia », chaque ucm-ien doit transcender la séparation de ce qui relève du savoir et de ce qui concerne la manière de vivre. Ces deux secteurs sont intimement liés : d’une part « la vie donne à penser » - nous entendons par « vie », l’expérience, l’effort et le sacrifice quotidiens ; et inversement, la pensée (les études, la recherche et le travail) renforce et augmente la qualité de la vie, et favorise l’autoréalisation de chacun dans son existence ou dans le parcours de sa réussite.